Patrimoine

Notre Dame des Neiges (Chapelle de l’Isard)

Si l’on ne sait pas grand-chose sur la chapelle de l’Isard c’est qu’il faut remonter bien loin sans doute pour en trouver l’origine. « Pan » le dieu grec et « Sylvain » le dieu romain y ont peut-être été honorés. Quoi de plus normal puisque l’un est le dieu des bergers et des troupeaux, l’autre le dieu des bois et des champs.

C’est en 1638 qu’elle devient le lieu d’un important pèlerinage qui aujourd’hui conserve un peu de sa ferveur. Chaque année 300 à 400 personnes lui apportent un peu de leur dévotion.

Mais un lieu de culte ou religieux n’est jamais sans mystère et notre dame des neiges à beaucoup fait parler d’elle, mythes ou réalités ?

La Chapelle de l’Izard

Une richesse hydraulique

L’année 1941 voit l’achèvement du barrage poids de l’étang d’Araing ainsi que son complexe de galeries, réservoirs et prises d’eau. Ces travaux furent une aubaine et donnèrent beaucoup de travail aux habitants de la vallée. Par des installations considérables (surtout à l’époque), l’eau récupérée depuis le bassin d’Urets vient se collecter à celle de l’étang d’Araing. Une formidable conduite forcée aérienne l’achemine 1040 m plus bas à la centrale d’Eylie en exerçant une pression de 104 kg/cm² sur les roues des turbines. L’usine est d’une grande souplesse d’utilisation et produit 50 millions de kW/h.

L’étang d’Araing – vue du pic de l’Har

La mine du Bentaillou

C’est en 1853 que le Biros devient une région minière. On y exploite du plomb et du zinc sous fome de galène et de blende. 500 personnes y travaillent dans le plein essor (1907). Le biros est alors prospère et surpeuplé. Il faut deux écoles pour contenir les 200 élèves de la commune de Sentein. Les femmes s’occupent des propriétés agricoles et la plupart des hommes travaillent à la mine. D’une compagnie Britannique, la mine passe en 1913 aux mains d’une société française. Mais en 1926 les cours des métaux et surtout du zinc s’effondrent. S’instaure alors une gigantesque grève. L’extraction cesse et la mine ferme. Par chance, à cette époque, le chantier du barrage d’Araing a besoin de main d’œuvre et beaucoup d’ouvriers y retrouvèrent du travail jusqu’en 1942. Année même où la mine est rouverte par l’Union Minière des Pyrénées. A nouveau les mineurs retrouvent leurs postes. 14 ans plus tard, c’est la fermeture définitive et la fin de l’activité minière dans le Biros. Deux tentatives de réouverture en 1963 et 1973 se soldent par des échecs…

Le Bentaillou

La mangeuse d’hommes

Le sommet de la Mail de Bulard culmine à 2754 m et ouvre vers l’Est l’une des faces les plus impressionnantes de toute la région. Un exceptionnel filon de plomb et de zinc argentifère situé entre 2400 et 2550 m d’altitude a poussé les hommes du début du siècle à venir exploiter ce versant. Après avoir construit deux cantines, dortoirs et forges au pied d’un promontoire rocheux, un chemin très aérien fut taillé sur 600 m environ dans la falaise afin d’y creuser les galeries. Un fil de fer faisait office de main courante et, plus de 150 mineurs étaient chaque année, à la belle saison devenus les familiers de la « mangeuse d’hommes ». L’extraction se faisait sur six niveaux et le minerai, d’abord évacué par système « Decauville » (rails et wagonnets) finissait d’être acheminé par câbles et bennes jusqu’au Bocard d’Eylie. Entre 1901 et 1919 plus de 60 000 tonnes de tout venant furent arrachées à la montagne. Le travail de la mine de Bulard, célèbre dans toutes les Pyrénées était le mieux rémunéré mais aussi le plus dangereux. L’ingratitude du métier de mineur ne suffisait pas, il fallait ajouter l’ingratitude de la montagne.

Les ruines des baraques des mines du Bulard

Le porteur Decauville de la vallée de l’Orle

Bien qu’étant en Espagne, le minerai des mines du Fourcail était extrait par des français et acheminé vers le village de l’Orle. L’inventeur du chemin de fer à petite dimension « Paul Decauville » eut bien du mal à trouver une solution pour franchir la montagne Biroussane. Les habitants de la vallée, très peuplée à l’époque, tenant à conserver leurs terres, lui mirent plus de bâtons dans les roues que le relief. Mais l’industriel en avait vu d’autre et il trouva en altitude la possibilité d’un tracé rectiligne qui lui permit d’installer sa ligne de chemin de fer. Les problèmes de terrain furent résolus en perçant huit tunnels dont six existent encore aujourd’hui. L’originalité du système Decauville était d’être démontable. Ainsi, dans les zones avalancheuses, on démontait, avant chaque hiver, les morceaux de la ligne les plus exposés afin de les mettre à l’abri dans des galeries percées à cet effet. Chaque printemps, on réinstallait la ligne et le minerai pouvait être acheminé par wagonnets que tiraient des mulets.

Paul Decauville : industriel français (1846-1922) créateur du matériel de chemin de fer à voie étroite (0,40 et 0,60 m).

L’un des tunnels de la voie Decauville